Quel le rôle du Conseil central de surveillance pénitentiaire?

«Nous sommes le baromètre de l’état des prisons »

Marc Nève

Bagarres, agressions contre les surveillants ou suicides, …

Que se passe-t-il derrière les murs des prisons ?

L’administration pénitentiaire fait-elle vraiment ce qu’elle veut ?

Pas tout à fait !

En Belgique, le Conseil central de surveillance pénitentiaire (CCSP), un organisme indépendant a été créé afin de :

✅ Contrôler la manière dont les prisonniers sont traités ;
✅ Faire remonter des informations sous forme d’avis à différentes autorités (parlement, ministre de la justice, ministre de la santé, …);
✅ Examiner les plaintes déposées par les prisonniers ;

J’ai tendu mon micro à Marc Nève, avocat pénaliste et président du Conseil central de surveillance pénitentiaire.

Nous avons évoqué l’état de délabrement de nombreuses prisons, la surpopulation carcérale, les moyens alloués au secteur et les alternatives à l’enfermement qui existent à l’étranger, des choix qui ne sont pas opérés en Belgique.

Je vous souhaite une bonne écoute !




Quel est le rôle du Parquet européen?

« L’un de mes dossiers peut être examiné par un Procureur lithuanien, bulgare et portugais qui viennent tous avec leur sensibilité et culture judiciaire »

Pascale Vandeweyer

Des supers Procs qui peuvent enquêter sur des énormes fraudes internationales :

Les scénaristes les ont imaginés et l’Europe les a créés !

En juin 2021, le Parquet européen s’est installé au Grand-Duché de Luxembourg.
Il est composé de 22 Procureurs originaires de chacun des pays membres signataires, appuyés par des Procureurs délégués.

J’ai rencontré l’une d’elle, Pascale Vandeweyer, Procureur délégué à Bruxelles.

Le plus du parquet européen : la possibilité d’échanger très facilement des informations afin d’identifier, poursuivre et renvoyer devant le juge les auteurs d’infractions portant atteinte au budget de l’Union :

✅ la fraude;
✅ la corruption;
✅ le blanchiment de capitaux;
✅ la fraude transfrontière à la TVA;

Un épisode passionnant qui nous emmène dans les coulisses de la machine européenne et ses interactions avec la justice nationale.

Je vous souhaite une bonne écoute !

Quel est le rôle du chef de corps (TPI Bxl) ?

« Gérer une juridiction, c’est comme gérer une entreprise »

Anne Dessy

«La justice est trop lente, archaïque et organisée par et pour les privilégiés»

Ce sont les critiques le plus souvent formulées par les justiciables confrontés à la elle.

Y a-t-il une part de réalité ou l’institution judiciaire est-elle incomprise ?

Je suis allée à la rencontre d’Anne Dessy, Présidente du Tribunal de première instance francophone de Bruxelles.

Anne est donc chef de corps, elle est le « patron » de tous les juges (francophones) à Bruxelles.

Sans langue de bois, elle nous raconte comment elle veille à organiser le Tribunal :

l’une de ses tâches, entre autres, est de prévoir un nombre suffisant de juges qui traitent les affaires, mais avec un budget à enveloppe fermée.

Elle se définit volontiers comme un chef d’orchestre, pompier et avocat de la juridiction parce qu’il faut « défendre sa croute » dit-elle, c’est-à-dire défendre ce budget !

Mais selon Anne Dessy, le manque de moyen de la justice ne doit pas l’empêcher de mieux communiquer à l’égard des justiciables et poursuivre sa modernisation grâce à la digitalisation, les visio-audiences, ou l’IA (l’intelligence artificielle) comme outil d’aide au processus décisionnel.

C’est un épisode à écouter absolument pour mieux comprendre les difficultés auxquelles les juges sont confrontés dans l’exercice de leurs fonctions…

Je vous souhaite une bonne écoute !

A quoi sert la déontologie de l’avocat ?

“La déontologie, c’est quoi?
ce sont toutes les règles internes du barreau qui permettent à l’avocat de demeurer indépendant de toute pression”

Geoffroy Cruysmans

« Maître, pourquoi êtes-vous très sympa avec l’avocate de mon ex-femme ?»

C’est ce que m’a lancé David, un de mes client à la sortie d’une discussion avec son ex-femme et son conseil.

Je réponds : « c’est la confraternité, l’une des règles de déontologie de l’avocat!»

Il lève les yeux au ciel et ajoute « j’espère que vous n’allez pas me pousser à accepter l’accord pour lui faire plaisir ? »

Évidemment que non !

Mais cette réponse m’a fait réfléchir.

Pourquoi le fait d’être polie, correcte avec l’autre avocate lui fait penser que je vais flancher ou moins bien faire valoir son point de vue ?

Cette aventure m’a donné l’idée de consacrer un épisode du podcast « La Justice et moi » aux principes de déontologie, c’est-à-dire toutes ces petites règles auxquelles les avocats se soumettent pour faciliter leur travail et les relations avec les autres avocats, avec les clients et les juges.

Pour nous expliquer toutes ces règles, j’ai tendu mon micro au « monsieur déontologie » du barreau de Bruxelles, Geoffroy Cruysmans qui s’est prêté à l’exercice d’expliquer certaines de ces règles (loyauté, confidentialité, confraternité, …) de la façon la plus simple possible !

Bonne écoute !

Suis-je sous emprise ?

Si votre égo est flatté, vous êtes sur-stimulée, ça dégouline d’amour et vous vous sentez comme en otage à l’intérieur de vous-même ?
Partez en courant !

Nadia Bouria

Suis-je sous l’emprise de mon compagnon ?

Ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux savent qu’une de mes amies a subi des violences physiques de la part de son compagnon.

Telle une araignée, il a tissé sa toile très vite autour d’elle.

Elle n’a rien vu venir.

Et lorsqu’elle a reçu ce coup de poing, elle était terrorisée et désemparée.

Comment en est-elle arrivée là ?

L’accompagner, la soutenir, et lui parler tous les jours m’a fait prendre conscience du fait que même si elle était informée, elle n’a pas identifié à temps les indices, ces petits détails qui construisent l’emprise.

C’est l’objet du dernier épisode du podcast « La justice et moi », un épisode solo dans lequel j’aborde tout à tour le début de la relation, les premières situations qui doivent vous alerter et le cycle ou la spirale de la violence qui vous enferme et vous empêche de partir.

Je vous souhaite une bonne écoute !

Si vous connaissez une personne autour de vous qui subit une forme d’emprise ou des violences, envoyez-lui cet épisode …

Quel est le rôle de la police criminelle ?

« Je suis un ouvrier de la chaîne pénale »

Jean-Michel le MOINE

Il y a une fusillade par nuit à Bruxelles, Marseille ou Lyon.

Toutes les nuits, les flics de la crim’ sont sur le pont.

Ils travaillent de façon minutieuse, voire chirurgicale afin de récolter et analyser le moindre indice ou information pertinente.

  • Les témoignages
  • L’exploitation d’images caméras de surveillance
  • Les empreintes digitales
  • L’ADN
  • Les courriers et autres messageries
  • Les écoutes téléphoniques

Un seul objectif : identifier le ou les auteurs afin qu’ils soient jugés par la Cour d’Assises. 

Dans ce nouvel épisode du podcast « La Justice et moi », je vous propose d’entendre Jean-Michel Le Moine, le chef de la brigade criminelle de la PJF de Bruxelles, la Police judiciaire fédérale.

Il est entré à la crim’ il y a 34 ans comme on entre en religion, « quand un dossier n’est pas résolu, il m’arrive de ne pas dormir » confie-t-il.

C’est un épisode aussi passionnant qu’une série télé, sauf que Jean-Michel nous raconte la vraie vie de fin limier !

Je vous souhaite une bonne écoute !

Quel est le rôle du juge d’application des peines (JAP)?

La première réaction est de dire  “tout le monde en prison et tout ira bien”.
Mais c’est le meilleur moyen d’augmenter le risque de récidive 

Véronique Laloux

« De toute façon, à la première occasion, il sortira de prison. Il n’y a plus de justice »

Combien de fois, avez-vous prononcé cette phrase ou l’avez-vous entendue ?

Très souvent n’est-ce pas ?

Mais ce n’est pas tout à fait la réalité.

Depuis 2022, une nouvelle loi contraint tous les condamnés y compris à de petites peines à les exécuter.

La première réaction est de dire « tout le monde en prison et tout ira bien. Mais c’est le meilleur moyen d’augmenter le risque de récidive », m’a expliqué Véronique Laloux, juge d’application des peines.

Comment éviter ce risque de récidive et le sentiment d’impunité ?

En imposant des conditions relativement strictes aux condamnés pour qu’ils puissent bénéficier de la surveillance électronique, la détention limitée ou encore la libération conditionnelle.

Dans ce nouvel épisode du podcast « La Justice et moi », Véronique Laloux a réussi le tour de force d’expliquer simplement une loi très technique.

Elle raconte la manière dont elle analyse ses dossiers et les suivis individualisés qu’elle effectue…

Je vous souhaite une bonne écoute !

#justice #magistrat #juge #droit #jap #prison #podcastfr #podcastbelge

Quel est le rôle du Collège des cours et tribunaux?

« Qui mieux que la justice elle-même sait ce qui est bon pour elle ? »

Fabienne Bayard

Des milliers de juges travaillent dans les juridictions belges et rendent des décisions tous les jours.

Et comme dans une grande entreprise, il faut gérer et coordonner une série d’aspects comme les ressources humaines, les frais de fonctionnement,
les outils statistiques, …

Ce n’est évidemment pas le travail du responsable de chaque entité judiciaire que l’on appelle le chef de corps.

Ce rôle a été confié au Collège des Cours et Tribunaux aidé par un service d’appui.

J’ai tendu mon micro à la présidente du Collège, Fabienne Bayard, cette ancienne présidente du Tribunal de l’entreprise de Liège m’a expliqué avec beaucoup d’enthousiasme les missions de cette institution créée en 2014.

Fabienne défend également avec beaucoup de conviction le projet de gestion autonome, un vaste chantier qui devrait aboutir à « 𝑢𝑛𝑒 𝑣𝑒́𝑟𝑖𝑡𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑟𝑒́𝑣𝑜𝑙𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛 » dit-elle puisque les juridictions elles-mêmes gèreront leur sort en lieu et place de l’administration de la justice.

L’objectif : un service plus efficace pour le justiciable.

Je vous souhaite une bonne écoute !
Cours et tribunaux | Hoven en rechtbanken

Avocate, mon combat pour le droit d’accès à un juge

« A force de m’entendre dire que je devais m’adresser au ministre, je l’ai fait »
 

Nadine Kalamian

A l’heure actuelle, il a trop de dossiers qui arrivent au tribunal de la famille et à la Cour d’appel et trop peu de juges susceptibles de les traiter.

Ces juges débordés, épuisés finissent par tomber malades…

Certains se sont résignés.

Nadine Kalamian, avocate au barreau de Bruxelles, s’y refuse.

Elle a décidé d’utiliser les outils offerts par la démocratie et d’attaquer le responsable : l’Etat belge.

Avec la Ligue des familles et son cabinet, elle estime qu’il est responsable de la situation parce qu’il ne désigne pas assez de juges.

Et ce n’est pas un caprice assure-t-elle, « c’est un devoir de se battre, c’est pas un luxe ».

Née à Alep en Syrie d’un père arménien et d’une maman flamande, Nadine a grandi au Liban, deux pays qui ont connu le chaos qui l’a obligée de fuir avec sa famille. 

Devenue avocate en droit de la famille, son combat est double : pour ses clients dans chacun de ses dossiers et pour la démocratie.

Tout le monde a en effet le droit d’avoir accès à un juge et de voir son affaire tranchée dans un délai raisonnable.

Au-delà, du résultat de cette affaire, Nadine porte une action qui nous concerne tous :

  • les juges maltraités par le système ;
  • les avocats devenus impuissants ;
  • et vous justiciables qui serez peut-être un jour confrontés à cette justice parfois défaillante ;

Une institution malade non pas parce que les acteurs ne font pas leur travail, mais parce que l’Etat a décidé que la justice n’était plus une priorité et qu’il ne fallait pas lui accorder plus de moyens.

Bonne écoute !

Juge et communicant : quel équilibre entre droit et vulgarisation ?

Le temps médiatique et le temps judiciaire n’est pas le même !

Denis Goeman

Les juges sont-ils tous déconnectés de la réalité, et enfermés dans leur tour d’ivoire ?

Et bien pas tous !

Denis Goeman est un juge qui tranche des litiges et aime expliquer ce qu’il fait !

Dans ce nouvel épisode du podcast « La Justice et moi », Denis se livre sur son appétence pour la communication et la manière dont il l’a intégrée dans sa pratique.

Il avoue d’ailleurs que ce sont les séries télé et les retransmissions de procès qui lui ont donné l’envie d’embrasser la profession d’avocat, fasciné par l’éloquence des ténors du barreau.

Arrivé ensuite au parquet de Bruxelles, il a eu l’opportunité de rejoindre la cellule communication.

C’est là qu’il a appris à communiquer autrement : répondre aux questions des journalistes, non pas pour convaincre, mais donner des informations « autorisées » dans un langage compréhensible du grand public.

On l’a ensuite vu durant 5 saisons dans l’émission « Face au juge » qui permet aux téléspectateurs de se plonger dans les juridictions, sans quitter leur canapé.

Devenu juge, Denis utilise encore et toujours son talent de vulgarisateur durant les audiences et même dans la rédaction de ses jugements.

Bonne écoute !